Concours Féminalise : elles l’ont vécu et elles témoignent !
Savez-vous que le Palais des Congrès de Beaune accueille chaque année Féminalise, un concours de dégustation de vins exclusivement ouvert… aux femmes ?
A l’occasion du 10e anniversaire de ce concours, nous avons demandé à trois participantes :
- Corinne GERMAIN, restauratrice depuis 27 ans et membre des sommeliers de Bourgogne depuis plus de 20 ans,
- Tomoko PECON, coordinatrice japonaise entre la France et le Japon, qui habite à Dijon depuis 15 ans
- et Claudia NICOLI, de nationalité italienne, dans le monde du vin depuis plusieurs années, où elle s’occupe de formation et communication à niveau international. Très passionnée par la France et ses vins, elle collabore avec Féminalise Italia et elle est aussi Ambassadrice du Champagne pour l’Italie,
de porter un regard croisé sur cet événement et de nous raconter leurs souvenirs et anecdotes !
Corinne, Tomoko, Claudia : comment s’est déroulée votre première participation au Concours Féminalise ? Combien de fois au total y avez-vous participé ?
Corinne GERMAIN (CG) : j’y ai participé dès la première session, en avril 2006… et depuis, je n’ai manqué aucune édition ! A l’époque, le concours se déroulait sous les halles à Beaune, un lieu magique où ont lieu les ventes des Hospices de Beaune. C’est un très bon souvenir : nous étions je crois, à peine une centaine de femmes, et les quidams nous regardaient avec curiosité par les grandes baies vitrées… Je serai bien sûr présente pour le 10e anniversaire cette année !
Tomoko PECON (TP) : ma première fois, c’était en avril 2013. J’ai été impressionnée par la qualité de l’organisation ! Depuis, j’y ai participé chaque année… et en 2016 je serai à nouveau présente, bien évidemment.
Claudia NICOLI (CN) : pour ma part, j’y ai participé deux fois, en 2013 et en 2015, car en 2014 je n’étais malheureusement pas disponible au moment du concours. Tout s’est très bien passé et j’y reviens cette année avec grand plaisir !
Que pensez-vous de cette expérience ? Que vous a-t-elle apporté ?
CG : participer à Féminalise, c’est porter un autre regard sur le sens de la dégustation, une pratique unique de femmes expérimentées en dégustation, réunies pour juger, dans les meilleures conditions et sans influence extérieure, de la qualité d’un vin. Au cours de mes nombreuses dégustations professionnelles, je suis le plus souvent entourée d’hommes (au fil des années le nombre de femmes augmente sensiblement, Didier Martin est un visionnaire !). Un même vin peut-être apprécié autant par une femme que par un homme, mais l’homme ira par quatre chemins pour le juger, alors que la femme sera bien plus directe dans son jugement et la notion de plaisir -ou pas- sera plus immédiate. Je trouve aussi que les femmes sont plus sensibles et détectent plus facilement les défauts d’un vin. D’ailleurs, souvent, au restaurant, quand un homme a un doute sur un vin, il demande à une femme de la tablée de confirmer son jugement.
TP : c’était extraordinaire ! J’ai de l’expérience en dégustation de vin, mais faire partie du jury m’a emmenée encore plus profondément dans le monde du vin. Auparavant, je ne me cherchais jamais aussi intensément dans l’univers de chaque verre. Je me souviens que lors de ma première participation, j’étais tellement concentrée pendant la partie dédiée aux vins blancs que le premier goût de vin rouge m’a émue. Les larmes me sont montées aux yeux ! Ce concours nous permet aussi d’entrer plus activement dans le monde des vins, de mieux connaître -et de respecter- les producteurs et de participer avec eux au développement de ce marché.
Recommanderiez-vous à d’autres dégustatrices d’y participer et pourquoi ?
CG : oui et j’ai d’ailleurs fait participer bon nombre de mes connaissances, qui toutes sont unanimes : c’est une dégustation intéressante pour la diversité des vins, à grande échelle (désormais plus de 750 femmes), une organisation impressionnante de sérieux, très bien orchestrée, dégustation dans de très bonnes conditions, bon repas, tourisme et bien-être compris ! L’équipe des Féminalise prends bien soin de toutes ses dégustatrices qui, elles, sont heureuses d’avoir une journée à part, rien qu’entre elles… et c’est pour cela qu’elles reviennent toutes !
Et pour conclure, le fait que cette manifestation soit organisée à Beaune constitue-t-il un atout à vos yeux ?
CG : oui et pour au moins 3 raisons :
- tous les amoureux du vin aiment la capitale des vins de Bourgogne !
- Beaune est un peu au centre de tous les horizons d’où viennent les dégustatrices
- le concepteur de cette belle dégustation est Bourguignon donc il est tout à fait légitime que les Feminalise se déroulent en Bourgogne, région désormais classée pour ses Climats au Patrimoine mondial de l’UNESCO.
TP : tout à fait, car c’est une ville symbolique des vins de Bourgogne !
CN : oui, c’est indéniablement un atout pour la manifestation, car je suis convaincue que, surtout à l’étranger, le “Coeur de la Bourgogne” est un lieu incontournable. C’est la plus belle corniche quand on parle du Vin avec un “V” majuscule !…
Le concours Féminalise en 5 chiffres-clefs
- 14 avril : c’est la date à laquelle se tiendra le concours cette année.
- plus de 800 : c’est le nombre de dégustatrices inscrites à l’édition 2016.
- 2015 (et avant) : ce sont les millésimes que les producteurs sont autorisés à présenter au concours, cette année (quelle que soit la région d’origine, dans le monde entier).
- 3, 4 ou 5 : c’est le nombre de femmes qui dégusteront chaque vin. Elles sont placées à des tables éloignées : aucune influence, ni commentaire, ne sont donc possibles.
- plus de 3800 : c’est le nombre de vins présentés, cette année, par les producteurs à la dégustation.
Concours Mondial des Féminalise